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Les Nouveaux Comportements Des Directions Juridiques

Les nouveaux comportements des directions juridiques

Depuis que nous éditons cette lettre d’information, véritable organe de veille sur les acteurs du marché du droit, nous avons évoqué à plusieurs reprises les évolutions et bouleversements auxquels sont confrontés les professionnels de ce secteur (concurrence, communication, prix, offres…).

Les juristes d’entreprise n’échappent pas à ce puissant maelstrom. On assiste là aussi à une nécessaire mutation, Autrefois considérés comme faisant partie du staff « support », souvent « subis » par les autres directions et les équipes de production, ressentis comme des empêcheurs de « signer en rond », ils tendent aujourd’hui à reprendre leurs destinées en mains et à occuper une place de tout premier rang, au cœur des décisions stratégiques de l’entreprise.

Après avoir été, au début des années 2000, à deux doigts d’être absorbée par les directions financières et des achats, la crise financière et économique aidant, la fonction juridique est aujourd’hui considérée comme stratégique. Aux côtés des Directions générales, elle intervient de plus en plus en amont dans la stratégie d’entreprise et dans les dossiers.

Les directeurs juridiques les plus entreprenants et les plus motivés se considèrent comme de véritables «Managing Partners» de cabinets d’avocats internalisés ayant à faire, non pas à des usagers, des filiales, mais à de véritables CLIENTS. La réflexion sur la future grande profession du droit doit y être pour quelque chose.

Il n’est pas rare, aujourd’hui, de voir les directions des affaires juridiques organisées en centres de profits avec un budget propre à réaliser.

Les plus ambitieux ont mis en place une réflexion sur leur position et celle de leur équipe au sein de l’entreprise. Soucieux de la relation client, il est courant qu’ils aient recours à une enquête de satisfaction, outil indispensable à la mesure de la performance et à la connaissance des besoins clients.

A l’image des cabinets d’avocats inscrits dans une démarche marketing structurée, les directeurs juridiques mettent au point des offres innovantes leur permettant d’être proactifs, voire même à l’origine de certains projets, là où il leur suffisait jusqu’à présent d’être réactif.

Les directeurs juridiques adoptent ainsi de nouveaux comportements:

  • Ecoute du client interne et approche orientée « besoin » et conseils « opérationnels »,
  • Description de l’expertise et de l’offre associée ainsi que du bénéfice client associé,
  • Mise au point d’offres combinées ou bien en collaboration avec les autres départements et / ou directions (ex : direction juridique + direction brevets ou direction juridique + DRH).

Autre résultat de cette évolution, les rapports entre les directions juridiques et les avocats ont changé. Les premières sont devenues de plus en plus présentes dans la stratégie et le suivi des dossiers confiés à leurs conseils externes.

Beaucoup de grands donneurs d’ordres institutionnels ont réduit le nombre de structures avec lesquelles ils travaillent, dans le but de mieux contrôler la gestion des affaires et de resserrer les liens de collaboration et la qualité de la prestation.

Les relations avocats-juristes n’ont jamais été aussi étroites, on a même vu apparaître des avocats « Embedded » au sein des entreprises qu’ils conseillent habituellement. Ce phénomène bien connu dans d’autres secteurs d’activités (régie, outsourcing…) est nouveau en matière de prestations juridiques. Dans l’étude récente publiée par le Village de la Justice (« Quelles sont les priorités des directions juridiques en 2010 »), ce phénomène est particulièrement bien analysé :

« L’avocat détaché peut être une alternative au recrutement et à la consultation externe. Il peut pallier un manque de ressources internes temporaires ou répondre à un besoin d’expertise particulier. Dans le secteur bancaire, le recours à un avocat détaché est de plus en plus répandu. D’ailleurs, cette demande fait partie des panels et des négociations entre les banques et les cabinets d’avocats ».

Comme on peut le constater, que ce soit dans la gestion de la relation client, le marketing ou l’organisation, les directions juridiques adoptent de nouveaux comportements, proches de ceux des cabinets les plus performants. Les passerelles entre les deux modes d’exercices sont, quant à elles, de plus en plus nombreuses ; des juristes s’installent en libéral et des avocats rejoignent l’entreprise, temporairement ou définitivement. Seraient-ce là les signes avant-coureurs d’une fusion?

Michel Lehrer

Associé Gérant

Cession Acquisition Rapprochement
Business Développement

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